Mardi 3 novembre 2009 à 0:06

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Le jour où je l’ai perdu, le ciel était noir depuis déjà deux heures. Le vent soufflait dans les branches nues et soulevait les cheveux des passantes.
Le mois de novembre battait son plein et nous promettait déjà un décembre glacial.
Je marchais doucement, profitant du calme de la rue et de la vue que m’offrait la Seine ondulant au pied de Notre-Dame. Armée de mon appareil photo, j’immortalisais les moments importants : La petite bouquiniste rousse tendant une photo soigneusement emballée de la Tour Eiffel de nuit ; un pigeon sur le muret; deux amoureux assis en contrebas, leurs pieds à quelques mètre des flots.
Et je songeais qu’il me plairait de vieillir ici, à Paris, de vendre des cartes postales, des vieux livres et des photos sur le quai de Montebello et de faire face à Notre-Dame, tout au long de la semaine, pour enfin venir m’asseoir le dimanche, en compagnie de mon petit vieux à moi, pour la contempler. Le jour où je l’ai perdu, donc, je rêvais paresseusement à un futur lointain, tout en songeant au millier de tâches qu’il me faudrait accomplir en rentrant chez moi. C’est donc à regret, que j’ai laissé, au-dessus de moi le quai de Montebello en m’enfonçant dans la bouche de son RER.
Une petite quinzaine de minutes plus tard, je poussais enfin la porte de mon 20 mètres carrés, en plein centre des Halles, essoufflée par l’ascension périlleuse des quatre étages qui me séparaient de mon palier. Je compris en ouvrant le réfrigérateur, que mes jours étaient comptés si je ne me décidais pas à faire quelques courses. Mourante de faim, je ne me nourris ce soir là que d’un yaourt dont la date de péremption était outrageusement dépassée… Le jour où je l’ai perdu, je n’avais dans l’estomac qu’un vieux yaourt au citron périmé…
 

Lundi 2 novembre 2009 à 23:44

J'ai envie de voyager. De me sortir de ma routine, de découvrir d'autres pays, d'autres cultures. Je rêve de collines, de forêt, de building aussi.
J'ai envie de changer. De me tourner vers le monde, de me désintéresser deux minutes de ma petite personne.

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Le Monde qui nous entoure est comme une immense boutique de chaussures, et nous sommes les escarpins, les chaussons, les sandales, les bottes, les bottines, les baskets qui garnissent les milliers de boîtes exposées. Au fond, nous ne nous concentrons jamais que sur notre boîte, éventuellement, nous nous intéressons à celle du dessus ou du dessous, voire même à la pile ou au rayon entier. Mais le magasin est trop grand, et nous pauvres petites chaussures individualistes, nous ne cherchons pas à l'explorer. On se contente de notre maison en carton, de notre papier de soie, de notre anti-vol et de notre étiquette. Bien sûr, il y'a toujours un groupe de chaussures de marche qui nous fait envie parce qu'au moins elles, on sait qu'elles verront du pays.

J'en ai marre d'être une pantoufle, je veux être une vraie chaussure, le genre solide qui fait les 400 coups, le genre qui foule la terre des plus grandes villes du Monde. Je veux explorer les autres rayons, rencontrer d'autres chaussons ou des chaussures à talons.

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Les pays prioritaires pour les 10 prochaines années à venir :

La Suède
La Norvège
La Finlande
Le Canada
La Grèce
L'Irlande
Les Pays-bas
Le Danemark
La Russie (hommage à Rachid)
Les Etats-unis

 
Bon il ne me reste plus qu'à apprendre l'anglais maintenant...


 
 

Mercredi 28 octobre 2009 à 22:15

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"J'voulais apprendre à donner, j'ai appris à tout manger,
 apprendre à pardonner, j'ai appris à me venger, 
 j'voulais apprendre à aimer, j'ai appris à haïr 
 j'ne voulais pas ramer, j'l'ai fait, avec un gros navire
 j'ai voulu eviter la pluie, j'l'ai affrontée en t-shirt
 j'la voulais pour la vie, j'ne l'ai eue que pour un flirt,
 J'me sens, comme une bouteille à la mer,
 noyé dans les vagues de la mélancolie d'la vie
 Comme une bouteille à la mer, j'me sens...
 Comme une bouteille à la mer, à la recherche d'une ville d'un navire
 qu'on puisse me repêcher et lire ce qu'il y a dans mon coeur, ce qu'il y a en moi..."

 
Soprano

Dimanche 25 octobre 2009 à 10:42

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Je voudrais vous dire que tout va bien, que la vie est belle, que les oiseaux chantent, mais quelque chose me retient. Depuis deux semaines, j'essaie péniblement de sortir d'une très longue période de "ça va pas du tout". Je suis comme ça, moi, hyper lunatique, une semaine tout va bien, et la semaine suivante je suis au bord du gouffre. Et c'est épuisant à la longue ces sautes d'humeur. C'est vraiment crevant et ravageur.
Pourtant ce que je préfère ce sont les éclaircies, j'en ai plus qu'assez des jours de pluie.

"Est-ce que l'on devient un peu trop fou, quand on ne s'accroche plus trop à rien?"
 
Je devrais commencer, par sortir de mon lit, nettoyer mon appart à l'abandon, et commencer mes cartons. Je devrais ressentir un élan d'enthousiasme. Je devrais faire les courses aussi, acheter de bons produits, remanger sainement. Je devrais arrêter de faire ça et puis ça aussi.
Je devrais aller au cinéma, histoire de sortir un peu, ou me faire une longue balade au moulin. Je devrais arrêter d'écouter Miossec en pleurant, et arrêter de faire des plans biscornus pour Le récupurer. Je devrais appeller mes amis, ma famille, arrêter de me recrocqueviller.
Maintenant que c'est dit, je n'ai plus qu'à le faire.

"Comment ça commence? Comment ça finit?"

Au boulot, tout est parfait. Je me sens beaucoup plus sûre de moi, je prends de l'aisance dans ce que je fais, et j'ai de plus en plus de responsabilité. Je me sens parfaitement bien, peut-être parce que j'ai une structure, un cadre qui me soutient. Peut-être parce je n'ai le temps de penser à rien.
C'est le soir que ça se gâte. Quand je pousse la porte de mon appartement désespérement vide et inanimé.
Je me connais, je sais que cet état léthargique qui m'assaille toutes les trois semaines environ, ne dure jamais bien longtemps. Je sais que ce n'est pas grave et que j'irais mieux demain. Mais faites que demain se magne le cul!!!

"Fais quelque chose, n'importe quoi, mais fais quelque chose!"
 

En ce moment, je pense à Lui. Pitoyable hein? Mais qu'est-ce que j'y peux? Je m'étais pourtant fait une raison.
"A quoi bon s'être saigner les veines, tu n'en valais peut-être pas la peine?"
Je suis dans une phase de pur délire, où il me manque, où je voudrais juste le retrouver et pouvoir le serrer dans mes bras, lui dire qu'il compte toujours pour moi malgré tout ce que j'ai pu dire ou faire, après l'avoir détesté, maudit, après avoir essayer de détruire son souvenir.
Et lui dire que je l'aime, encore, toujours, que depuis toutes ces années je n'ai jamais cessé de l'aimer. Malgré tous les mensonges, les non-dits destructeurs, les humiliations, les peines, les trahisons. Je voudrais croire que quelque chose est encore possible, un rattrapage in extremis après 4 ans de silence, après 8 ans d'ignorance. "Quand j'ai vu que c'était perdu, j'ai quand même avancé un pion".
Je me prends à rêver de retrouvailles, de déclics, de nouvelles constructions, d'espoir. Et si j'essayais? D'abord reprendre contact, s'intéresser, ne pas lâcher, séduire, l'accrocher, croire qu'on peut oublier le passé, qu'on a changé, et expliquer l'évidence : Ma place est à tes côtés.

"Réveille-toi et ne vois-tu pas que la nuit est tombée, et que je suis toujours là?"
 

Je sais, c'est ridicule, puéril et insensé. Vous vous demandez quel peut bien être mon problème? Pourquoi je ne tourne pas la page? Vous vous dites que je n'ai rien compris, qu'aimer quelqu'un qui a toujours dédaigner vos sentiments, et ne vous a jamais retenu, c'est aimer pour rien. Que ce n'est rien d'autre que du masochisme. Peut-être. C'est sûr même.
"Tous les dimanches, et je pense à Toi et je pense à Eux, et je pense à Nous et j'ai le coeur qui flanche"
Mais qu'est-ce que je dois faire alors? Arrêter d'y penser, faire taire cette intime conviction qui me dit que si tout aurait pu être amélioré, vécu sans retenue il y'a longtemps, il n'est peut-être pas trop tard?

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"C'était plus qu'une simple comète, à cause de ce que ça avait apporté à sa vie. Direction, beauté, sens.
Beaucoup de personnes ne pouvaient pas comprendre, et parfois, il faisait partie de ceux-la.
Mais même dans ses heures les plus sombres, il savait dans son cœur qu'un jour, elle reviendrait vers lui.
Et son monde serait à nouveau complet..."





 

Samedi 17 octobre 2009 à 1:19

Ce soir là était un soir normal, ivresse normale, ombres, verres vides.
La musique ondulait entre les tables, les cigarettes embuaient les fenêtres, les voix se caressaient le creux de l’oreille, les mains s’effleuraient, les bouches s’emmêlaient.
Ce soir là tout était normal. Ambiance tamisée, sourires figés. Jo au piano, Lucie au micro, et Eric, peinard, accoudé au bar.
Ce soir là était un soir normal, ivresse normale, ombres, verres vides.
Jusqu’à ce qu’elle entre. De sa seule présence, elle déchira le voile d’ennui qui nappait les tables éparses, enrobait les esprits échaudés par l’alcool, et tapissait les murs du bar.
Elle fit un pas, puis deux, dans le silence le plus total et l’admiration générale.
Chacun de ses mouvements était aériens, doux comme une caresse, libre comme une ombre, vivant comme un sourire.
Elle ne marchait pas, elle glissait. Elle portait une robe rouge baiser et des talons noirs.
Ses longs cheveux se baladaient le long de son dos et son parfum emplissait l’air d’une vanille sauvage.
Jo entama une Sinatra et elle se mit à danser, à tournoyer dans la pénombre, à onduler comme la musique. « I‘ve got you under my skin »
Je n’avais jamais vu plus sensuelle, plus mystérieuse, ni plus belle femme au monde, que cette inconnue qui tournoyait. « I’ve got you deep in the heart of me»
Elle était là sans que je ne comprenne pourquoi, elle dansait, flottait, me heurtait à chaque mouvement de cœur. Elle me caressait l’âme. Je devais l’apprivoiser. Je la voulais serrée contre moi. « So deep in my heart, that you’re really a part of me »
Ce n’était pas un dancing, à peine un club, juste un petit bar. Mais elle y était entrée. Elle n’était que de passage, et je n’étais qu’un étranger.
Techniquement tout était clair. Psychologiquement non. Psychologiquement, rien n’est jamais clair mais techniquement si.

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